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Du Havre à Lugos
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17 octobre 2011

Un enfant havrais dans la guerre 1939-1945

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 Je viens de "dévorer" le petit opuscule                                     de notre ami Gilbert, récemment                                             disparu.

      Je vous entends déjà : encore un récit sur la guerre...

     Qu'on se rassure, cela va se terminer car cette génération, née avant guerre, est en train de disparatre peu à peu. 

      Il faut comprendre. Avoir dans sa prime jeunesse vécu:

     - les exodes parmi les "grandes personnes affolées.

     - les bombardements et les sirènes qui nous affolaient plus que le reste.

     - l'occupant, impressionnant et menaçant (la peur des raffles impromptues)

     nous a marqué à vie. Nous n'avons pas eu droit aux cellules de soutien psychologiques et nous avons "stocké" cette fameuse résilience chère à Boris Cyrulnic. De temps à autre ça revient...

      Si j'ai particulièrement apprécié ce récit c'est que j'étais, à la meme époque, moi-aussi "évacué" à la campagne, comme tous les enfants de plus de six ans qui ne pouvaient rester au Havre, ville trop menacée. J'étais dans un village limitrophe de Ste Marie (Pierrefiques) et j'ai peut-etre croisé, à l'épicerie du Tilleul où nous allions nous approvisionner, celui qui deviendra mon cousin.

     En fait, comme vous allez voir c'était dangereux partout. Gilbert raconte ses camarades mitraillés sur la route d'Etretat et aussi (page 58) d'un bombardement nocturne sur Pierrefiques. Là, en parlant d'incident, il minimise un peu et je peux en parler en connaissance de cause.

C'était la nuit du 27 au 28 juin 1944. Une des trois bombes tomba dans la cour à une vingtaine de mètres derrière la maison de mes grands-parents. La maison était en torchis renforcé par un pignon en moêllons et couverte en chaume. Elle ne résista pas au souffle et aux éclats et nous fûmes, ma grand-mère mon cousin et moi-même, ensevelis partiellement sous les gravats. Les voisins, alertés, vinrent nous dégager heureusement indemnes.

ancienne maison 2

 La chaumière de Pierrefiques juste avant-guerre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Une cousine du Tilleul a écrit aussi quelques lignes sur un incident où un allemand, au cours d'une altercation, poignarda un commerçant. Elle revient aussi sur la nuit 27 au 28 février 1942 pendant laquelle les alliés vinrent kidnapper un radar allemand à St Jouin-Bruneval.

  " 13 juin 1940 vers midi, les allemands arrivent au Tlleul. Notre village est occupé. Trois jours après, un crime atroce se produit. Devant mes yeux sur un talus route de la Poterie, M. Lécuyer, boulanger au Tilleul, est poignardé par un soldat allemand suite à une altercation, quelques instants avant, il décèdera deux jours après. Ce fut pour moi un choc terrible, santé et moral. Je du arreter de nourrir Christian. Je fus soumise par la gendarmerie française de donner des renseignements afin que Mme Lécuyer soit reconnue veuve de guerre. A ce sujet, je n'eus pas d'ennuis."

 " 27 au 28 février 1942 : par une nuit claire et sol couvert de neige, débarquement à la Poterie et à Bruneval pour capture d'un radar. Dans la nuit, nous entendons la DCA de toutes parts ne sachant ce qui se passait. Les éclats retombaient sur nos toits. Mission réussie, nous avons été épargnés."  

     Amis Havrais, un conseil : allez à la Galerne vous procurer ce dernier livre de Gilbert Betton. C'est un témoignage très intéressant sur ces années difficiles à oublier.





     

    

 

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