Quand il fallait remonter la côte.
Pendant mes années collège (1949/1954), habitant rue de la République à Sanvic (frontière avec Bléville), j'allais au collège de la rue Dumé d'Aplemeont à bicyclette.
Il n'y avait pas encore de cyclomoteurs et les cyclistes étaient très nombreux.
Pour aller, pas de problème, il suffisait d'avoir de bons freins pour ne pas louper le virage de la chapelle en bas de la rue Georges Lafaurie.
Pour rentrer à la maison il y avait deux solutions:
-remonter à pieds la rue Georges Lafaurie en poussant le vélo qui n'avait pas de double plateau.
-prendre le funiculaire.
J'ai souvent opté pour ce mode de transport.
Les cyclistes empruntaient un accès à ras du mur de l'hôpital. J'ai parfois assisté, en faisant la queue, à un singulier trafic. Un monsieur arrivait et passait au travers d'un espace du mur un kilt de rouge. Une voix "âgée", du côté hôpital, lui disait merci et s'emparait du précieux liquide....
Ceci dit, il fallait estimer l'attente sachant qu'à chaque voyage le funiculaire emportait exactement 15 vélos. Si vous ètiez juste à l'entrée c'était parti pour deux voyages d'attente.
Dans le couloir permettant l'accès au quai se trouvait le guichet pour le modeste règlement.
Les trois compartiments de l'avant(sens montée) étaient réservés aux bicyclettes. On chargeait quatre vélo avec le guidon vers lavant et le cinquième devait être introduit à l'opposé. Les pédales et les dérailleurs s'emmèlaient parfois et il y avait quelques jurons qui fusaient.
Après le claquement des portes à glissières et le coup de sifflet du conducteur, le wagon s'ébranlait doucement.
C'était le calme après la tempête et tout le monde admirait le panorama de la ville illuminée(en hiver)
À l'arrivée, on sortait à l'opposé et il fallait porter le vélo jusqu'en haut des marches.
On dévalait la rue Lestorey de Boulogne mais il y avait ensuite la rue Sadi Carnot à escalader en faisant attention aux rails du tram ; la maison n'était plus très loin.